En tant qu’auto-entrepreneur ou artiste-auteur, vous serez obligatoirement amené à établir votre première facture.
Après avoir démarché, il est temps de faire votre première prestation. Le client attend votre devis puis la facture.
À quoi sert cette dernière ? Comment rédiger une facture en tant que freelance et/ou artiste-auteur ?
On vous explique ça ! ⬇️
Pourquoi faire une facture ?
Véritable preuve de votre opération commerciale, la facture a une valeur juridique très importante. Elle joue le rôle de justificatif comptable, elle matérialise votre transaction et sert de support concernant la collecte et la déduction de la TVA. En cas de pépin avec votre client, votre facture deviendra votre meilleure arme pour vous défendre.
💡 Nous avons également fait un article sur comment devenir illustrateur freelance !
Les deux types de facturations pour les artistes-auteurs et les freelances
Il existe deux manières de facturer un client : la facturation à l’heure et la facturation au forfait. Chacune d’elles a ses avantages et ses inconvénients. Passons-les en revue !
La facturation à l’heure
Pour la facturation à l’heure, il faudra calculer votre Tarif Journalier Moyen (TJM). Celui-ci doit prendre en compte vos besoins, vos impôts et vos taux de cotisations. Votre TJM est en constante évolution et doit s'adapter à votre mode de vie, votre expérience, aux changements d’impositions, etc.
Il est clair que plus vous prenez de l’expérience, plus votre TJM est élevé. Au début de leur activité, les illustrateurs s'alignent sur un TJM minimum de 300€, soit 3000€ brut par mois. Il est recommandé de ne jamais aller en dessous de ce seuil sous peine d’être sous le seuil du SMIC.
Mais Zaki, 300€ par jour c’est énorme !
Oui mais n’oubliez pas que vous n’êtes pas salarié, vous avez des charges à payer et une vie à mener mine de rien. De plus, vous passerez également par des moments où vous n’aurez pas de clients. Les 300€ pourront lisser tous ces soucis financiers, au moins au début de votre aventure de créateur/créatrice.
Les points forts de la facturation à l’heure
- Le TJM s’adapte à vous et à votre mode de vie. Plus vous montez en compétences et en expériences, plus votre TJM peut être élevé.
- Elle peut être couplée à une facturation forfaitaire pour un complément de prestation au client.
Les points faibles de la facturation à l’heure
- Savoir à l’avance combien de temps vous prendra une prestation est très compliqué. Il est fort probable que vous sous-estimez le travail nécessaire.
- Il faudra également prendre en compte le temps d’échange avec votre client (mail, appel, etc).
La facturation au forfait
La facturation au forfait consiste à fixer un montant global pour une mission spécifique. Les freelances facturent à la tâche plutôt qu’aux heures passées sur le projet.
Prenons l’exemple de Gleti :
Pour un drop avec un.e artiste, la facture est souvent forfaitaire. Le prix est fixé par l'artiste et se base sur le projet. Pour un ordre d’idée, un petit design au niveau du cœur est facturé par les artistes entre 250 et 300€ TTC.
Les points forts de la facturation au forfait
- Une pression mentale en moins. Plus besoin de réfléchir sur le temps qu’il vous faudra passer sur un projet contrairement à la facturation à l’heure. En fonction du projet et de votre expérience, vous saurez déjà vous facturerez votre client.
- L’entreprise sera rassurée car elle saura exactement ce qu’elle devra vous payer.
Le point faible de la facturation au forfait
- Peu importe la durée de la mission, le freelance sera payé du même montant négocié avec l’entreprise en amont. Pour éviter ces problèmes de délai, il est essentiel d’établir un contrat commercial cadrant la relation, les livrables ainsi que le nombre d’aller-retour.
Que doit-on mettre dans une facture freelance / artiste-auteur ?
Entrons dans le vif de la facture : quelles sont les mentions obligatoires pour la facturation d’une prestation ?
Que vous soyez graphiste, designer, illustrateur/illustratrice, artiste-auteur, etc. Vous devrez mentionner les éléments suivants :
- Le numéro et la date de la facture (très important)
- Nom ou nom d’usage précédé ou suivi de la mention « Entrepreneur individuel ” ou des initiales “ EI ” (décret n° 2022-725 du 28 avril 2022).
- Votre numéro SIRET
- Votre numéro de sécurité sociale (NIR)
- La liste des prestations effectuées
- La cession des droits d’exploitation (on vous explique plus bas)
- Le montant à régler
- Les mentions légales
- Les conditions générales de vente
- Le précompte si vous y êtes soumis (on vous explique plus bas)
- Les modalités pour le paiement
- La date limite de paiement (si celle-ci n’a pas été mentionnée, la loi l’a fixe à 30 jours)
- La forme juridique de l’entreprise et son adresse
- La désignation du client
- Les pénalités en cas de retard
- Le numéro de TVA du vendeur
- Votre numéro de TVA si vous y êtes soumis sinon mettre «TVA non applicable – article 293 B du CGI»
- Le montant de la TVA. (Si vous n’êtes pas soumis à la TVA, la mention de l’article du code des impôts permettant cette exonération)
Petit bonus :
Intégrer votre RIB ou vos coordonnées bancaires en fin de page sur vos factures pour éviter tout oubli de paiement de la part de l’entreprise.
Qu’est-ce que la cession des droits d'exploitation ?
Elle permet aux freelances de poser une limite d’utilisation de leurs travaux. L’entreprise loue votre œuvre. Cette cession doit mentionner la durée de location, sur quels supports et à quelle échelle (distribution régionale, nationale ou internationale ?).
Par ailleurs, plus le client demande de droits d’exploitations, plus votre prix sera élevé.
Exemple :
Votre prix de cession des droits d’exploitations ne sera pas le même en fonction du projet. L’utilisation d’une illustration A sur 15 mugs sera moins cher que l’utilisation d’une illustration B pour une publicité qui sera diffusée à l’échelle nationale.
Qu’est-ce que le précompte ?
Pour faire suite à notre article sur les impositions et cotisations sociales entre le statut d’auto-entrepreneur et celui de l’artiste-auteur, le précompte est un mode de versement des cotisations sociales à l’URSSAF. Vos clients déduisent vos charges de la somme brute et reversent ce précompte directement à l’URSSAF.
Vous pouvez faire le choix d’être dispensé de précompte et de verser vous-mêmes vos cotisations et contributions à l’URSSAF.
Qu’est-ce que le 1.1% diffuseur ?
Il s’agit d’une contribution dont est redevable toute personne ayant fait une prestation avec un artiste au cours de l’année. Elle est indiquée sur la facture à titre indicatif. Le client doit s’en acquitter auprès de l’URSSAF. Ces 1.1% ne rentrent pas dans votre chiffre d'affaires.
Établir votre première facture en tant qu’indépendant n’est pas si simple. Surtout pour celles et ceux qui ont une petite phobie administrative. Dans cet article, nous avons fait au mieux pour vous éclairer sur la facturation. Dernier petit point pour conclure, concernant le prix de vos prestations, ne les brader pas. Comme dit plus haut, vous êtes freelance et non salarié. Vous payez des impôts et cotisations sociales en plus de votre “salaire”. Dès qu’une entreprise souhaite vous payer en “visibilité” ou une somme dérisoire pour une grosse mission, même s'il s'agit de votre premier client, n’acceptez pas le projet 😊
